Le pont d’Oléron pourra-t-il redevenir payant ?

C’est LE sujet qui fait grincer les dents et hausser les sourcils : et si on devait bientôt sortir à nouveau le porte-monnaie pour traverser vers Oléron ?

Petite piqûre de rappel : le pont est gratuit depuis… 1991.

Mais depuis plusieurs années (depuis 2014 plus précisément), les élus de l’île proposent une autre idée : un « droit de passage écolo ».

Une sorte d’écotaxe pour :

– financer les travaux

– réguler le trafic

– protéger l’île

– réparer les dégâts collatéraux de l’afflux estival

Parce que voilà : le pont date de 1966.

Il approche doucement de ses 60 ans, comme un vieux monsieur qu’on continue de faire courir un marathon tous les étés.

Sauf que cette fois, les courses vont coûter cher.

Le Département prévient : les rénovations à venir ne sont pas une question de « quand », mais de « COMMENT ON VA PAYER ÇA ».

Et là, les options sont limitées :

– soit on tape dans les finances du Département (qui sont déjà en mode fin de mois difficile)

– soit on fait participer les usagers… d’une manière ou d’une autre.

Mais attention : rien n’est acté.

La présidente du Département se veut claire là-dessus : PAS DE DÉCISION SANS CONCERTATION.

Traduction : tous les acteurs locaux, les habitants, les amoureux de l’île, auront leur mot à dire.

Pour lancer cette grande discussion, deux « garants », désignés par la Commission nationale du Débat public (CNDP), vont venir sur place.

Leur mission :

– écouter

– rassembler les avis

– recommander une méthode pour décider ensemble

C’est un débat sensible.

Parce que tout le monde n’a pas la même vision de ce qu’il faut protéger :

– l’économie locale ?

– l’environnement ?

– la mobilité des résidents ?

– la facilité d’accès touristique ?

Mais c’est peut-être aussi l’occasion idéale de se poser collectivement cette question qu’on repousse depuis trop longtemps :

Et si la gratuité avait un prix ?

Ce qui semble simple et confortable de l’extérieur (un pont, ouvert à tous, 24h/24)… a un vrai coût en réalité :

– matériel

– financier

– écologique

Et c’est tout le dilemme des territoires insulaires aujourd’hui :

Préserver sans fermer.

Accueillir sans s’effondrer.

Il y a quelques années, on se battait pour qu’il n’y ait pas de péage.

Aujourd’hui, certains se demandent s’il ne faudrait pas remettre un filtre.

Pas pour exclure.

Mais pour éviter d’exploser.

Attache ta ceinture : le débat sur le pont va secouer plus que les rafales de vent à Bourcefranc.