
Églade !!
Alors oui, tout le monde connaît « les moules cuites dans des aiguilles de pin ».
Mais rares sont ceux qui ont déjà vu — et encore moins vécu — une vraie églade comme les anciens l’entendent.
– une planche de bois trempée pendant des heures dans la mer
– des moules de bouchot alignées à la main, une à une, en rosace parfaite
– charnière vers le haut, sans trembler
Un coussin de 40 cm d’aiguilles, bien sec. Une allumette. Un silence.
Puis soudain, ce son.
Pas une explosion. Pas même un crépitement.
Juste la terre, le bois et le feu.
Et pourtant, IMPOSSIBLE de faire plus précis : si les moules ne sont pas inclinées à 45°, les cendres les noient.
– une poignée de coquilles vides
– un hachis noirâtre
Quand elle est réussie, en revanche…
Certains ajoutent des feuilles de figuier entre la planche et les moules.
Pas pour faire joli. Pour que le bois prenne l’humidité… et le goût.
Tout ça, ça se mérite.
Mais au fond, l’églade, ce n’est même pas un plat.
Un repas qui se mange avec les doigts.
Qui laisse les doigts pleins de cendres et le cœur plein d’émotions.
C’est :
– les copains autour de la planche
– le pain encore tiède
– le beurre demi-sel à étaler vite (avant que les moules ne refroidissent)
– et toujours, TOUJOURS un verre de pineau
Loin de la table bien dressée, plus près de la terre et du feu.
C’est rustique.
C’est sauvage.
C’est généreux.
Et c’est sans doute ça, le vrai goût d’Oléron.
Une cuisine sans fioritures, mais pleine d’âme.
Et quelque chose qu’aucun restaurant étoilé ne pourra jamais imiter :


