Les forêts sur Oléron…

On imagine souvent Oléron comme une île sauvage, recouverte depuis toujours de pins et de chênes… C’est FAUX.

À un moment, il ne restait presque plus un seul arbre.

Pendant des siècles, les habitants coupent à tout-va :

pour chauffer les maisons

pour construire les bateaux

pour faire du sel

pour faire du vin

Résultat ? DÉFORESTATION MASSIVE.

À tel point que les dunes commencent à avaler les villages. Littéralement.

Le sable avance, grignote les chemins, menace les maisons.

On est au bord de la CATASTROPHE.

Alors l’humain fait un truc contre-intuitif :

il décide de RÉPARER.

Planter des arbres… pour BLOQUER la mer.

C’est comme ça que naissent les grandes forêts de l’île.

Elles ne sont pas là depuis toujours.

Elles sont là parce qu’il fallait survivre.

1819, l’État lance un des plus gros chantiers de reboisement du pays.

Objectif : fixer les dunes.

Sur la côte sud, ça donne naissance à la forêt de Saint-Trojan (1 867 hectares, quand même).

C’est beau, mais c’est surtout un BOUCLIER VÉGÉTAL.

90 % de pins maritimes, quelques chênes verts en renfort.

Et ça MARCHE.

À l’est aussi, entre Foulerot et Boyardville, on replante pour protéger les terres.

La forêt des Saumonards voit le jour.

Aujourd’hui, elle offre :

des sentiers

une biodiversité riche

et même des anciens bunkers à explorer

Plus au nord, même chose : 164 hectares pour Domino.

Là aussi, c’est du sur-mesure pour contrer le sable.

Autrement dit :

les forêts d’Oléron sont des REMPARTS VÉGÉTAUX.

Pensés, construits, entretenus.

De vrais projets d’INGÉNIERIE NATURELLE.

Ce qui est fou, c’est que beaucoup d’habitants ne connaissent pas cette histoire.

On se balade en famille, à pied ou à vélo, dans ces bois en pensant qu’ils ont toujours été là.

Comme une évidence.

Alors que c’est une INVENTION HUMAINE.

Un CHEF-D’ŒUVRE silencieux.

Et aujourd’hui ?

Ces forêts sont protégées (Natura 2000, entre autres).

L’ONF les surveille, les entretient, prévient les incendies…

Mais la menace n’a pas disparu.

Le vent, la mer et les saisons font toujours bouger les lignes.

C’est tout le paradoxe d’Oléron :

Une île où la NATURE est l’œuvre de l’HOMME.

Et où l’homme apprend à faire équipe avec la nature,

non pour la dominer, mais pour continuer à vivre à ses côtés.

Rendez-vous le 17 mai à La Brée-les-Bains

si tu veux remonter le fil de cette histoire.

Parce qu’elle change la manière dont on regarde :

chaque arbre

chaque chemin

chaque brise qui traverse les pins