
Opération Jupiter

Certains blockhaus ont déjà disparu du paysage, grignotés par une érosion galopante. En particulier dans le sud de l’île d’Oléron (Charente-Maritime). Ouvrages de la Seconde Guerre mondiale, les bunkers se concentrent dans le nord du territoire insulaire. « C’est un patrimoine laissé à l’abandon. Bien sûr il y a les questions d’érosion et de sécurité, mais il y a aussi le fait que l’on cherche à les faire disparaître car ça fait tache dans le paysage. Alors que derrière les bunkers, il y a beaucoup d’histoires », estime Stéphane Calonnec, membre du Comité de Libération Seudre Oléron.
Pour les valoriser, son association s’est donc tournée vers Julia Dumoulin, responsable du service régie musée et patrimoine à la Communauté de communes (CdC) de l’île d’Oléron. « Ce projet a été lancé à deux voix. Nous voulions donner une source d’information aux promeneurs du Chemin d’Oléron », explique-t-elle. Ensemble, la collectivité et le comité ont lancé un site Internet consacré à ses bunkers, alors que l’île s’apprête à fêter les 80 ans de sa Libération. Des QR codes installés sur cinq ouvrages renvoient vers ce site, où vidéos et audios remontent le fil de l’Histoire.
« Des anecdotes qui remettent de l’humain au coeur de ces ouvrages »
« C’est très généraliste, il ne faut pas s’attendre à des informations pointues. Mais il y a beaucoup d’anecdotes qui remettent de l’humain au cœur des ouvrages. Cela s’adresse au plus grand nombre. Nous avons également mis en ligne trois rubriques pour resituer le contexte, sur le mur de l’Atlantique, l’occupation et la libération d’Oléron », énumère Stéphane Calonnec. Les constructions militaires de Chassiron, Saint-Denis, Les Trois-Pierres, La Cotinière et Saint-Séverin sont désormais mis en valeur.
« C’est une introduction au sujet et cet outil est amené à s’enrichir », augure la CdC. En cette période d’anniversaire de la Libération, des visites guidées de quarante-cinq minutes sont exceptionnellement organisées entre le 30 avril et le 16 mai. Le site de La Cotinière pourra ainsi être découvert les mercredis 30 avril, 7 mai et 14 mai, à 11 heures, tandis que celui des Trois-Pierres sera révélé les vendredis 2, 9 et 16 mai à 14 heures. 15 places sont disponibles par visite, sur réservation auprès de l’office de tourisme (s’équiper de chaussures adaptées, petite marche à prévoir).